Les deux techniques en creux génériques sont le burin et la pointe sèche.
Il s'agit à nouveau de créer des "creux" qui seront les réservoirs d'encre.
Alors, tout est possible - en position - en orientation des outils donc du trait - toutes les tessitures également.
La pointe sèche augmentant la subtilité du dessin (lors de l'encrage) - à condition de "gérer" les "barbes" du tracé - ces barbes sont les conséquences du fluage de la matière de chaque côté du trait.
Les pointes peuvent avoir toutes les formes possibles.
Différents matériaux doivent être adaptés en fonction de l'effet recherché. Acier traité - pointe carbure - pointe diamant.
Les burins munis de leur manche, en forme en champignon, sont les plus connus (matériels d'ailleurs utilisés dans d'autres domaines d'activités tels que le ciselage ou la gravure en bijouterie).
Cette technique demande les plus grandes précautions concernant l'affûtage, en effet des angles de coupe sont spécifiques non seulement à chaque matériau mais également à chaque taille recherchée pour l'épreuve (toujours cette vieille histoire de réservoir d'encre... pour l'impression).
L'impression sur le papier n'est pas une trace d'encre laissée sur le papier - ce doit être un tatouage qui s'imprègne dans la fibre même du papier (d'où la conservation des gravures dans le temps...).
Pour revenir sur l'angle de coupe, plus le matériau est tendre, plus la coupe doit être positive (angles aigus et pointes fines avec arêtes coupantes). Plus le matériau est dur, plus l'angle doit être obtus (important) pour ne pas tout simplement "se bloquer" trop rapidement dans le métal et casser l'arête instantanément.
On peut rappeler également les techniques aux poinçons où l'on procède avec un "marteau" à pointe pour créer une trame - correspondant au dessin - propice à l'encrage.
J'utilise toutes les techniques, outils et objets pouvant créer des creux (réservoirs d'encre...), des traits ou des bosses sur tous les matériaux ductiles ou durs (zinc / laiton / cuivre / alu / acier / résine...).
J'associe en permanence (on pourrait partir de techniques mixtes d'estampe) toutes les techniques complémentaires et supplémentaires à celle-ci (y compris l'eau forte ou le chalumeau) pour découper ou donner certains effets de reliefs.
La ductilité de la matière et sa compréhension sont nos principaux alliés.
Ceux-ci participent à la création... forgeron de cette planche gravée en devenir et laboureur d'idées.
L'Ange et le Démon: qui sont le râtelier, respectivement, des pinces du forgeron et le râtelier des marteaux du forgeron. Celui qui travaille avec l'enclume et la fournaise au milieu de ceux-ci. Ce forgeron travaille dur entre l'Ange et le Démon - tout en restant humble pour ne pas blesser.
La gravure sur acier reste un bonheur dans sa capacité à respecter le trait - trait dit de lumière, le contraste est franc.